Contre Sainte-Beuve
- Paris: Gallimard, 1954.
- 307 p.
- Folio essais : 68 .
À la fin de l’automne 1908, Proust rentre de Cabourg épuisé. Depuis longtemps, il a renoncé à son œuvre. Profitant d’un répit que lui laisse sa maladie, il commence un article pour Le Figaro : «Contre Sainte-Beuve». Six mois plus tard, l’article est devenu un essai de trois cents pages. Conversant librement avec sa mère, l’auteur entrelace, autour d’une réflexion sur Sainte-Beuve les souvenirs personnels, les portraits d’amis, les impressions de lecture. Voici le château de Guermantes : voici M. de Quercy et Mme de Cardaillac, grands lecteurs de Balzac, mais qui ressemblent à s’y méprendre à Charlus et à Gilberte. Sans le savoir, Proust venait de libérer son génie. Proust ne voulait pas qu’on mît des idées dans un roman. Toutes les analyses qu’il a écartées d’À la recherche du temps perdu, on les trouvera ici. Elles confirment que Proust, le plus grand romancier de son siècle, pourrait en être aussi le plus grand critique.